Jacme Pince : J’étouffe…

                                                                      J’étouffe…

            … avait crié George Floyd avant de mourir sous le genou d’un policier. Une tragédie. Les sociétés ont réagi et manifesté. On comprend.

            Nous étouffons crient les cultures et langues « minorisées » avant de mourir sous les genoux des États-nations. Personne ne manifeste, ou presque.

            Les États-nations centralisés ont mis en place une classe dominante qui prolonge le groupe social que les a créé, et en servent les intérêts. Cette classe devient dominante et tend à se renforcer en assimilant ses périphéries avec l’instrument de l’impérialisme interne, le dogme de l’unicité-uniformité, la religion arbitraire de l’indivisibilité.

            On se prétend démocrate, mais on a bien pris soin de borner la démocratie. La constitution est là aussi pour cela. On se gargarise avec les droits de l’Homme, mais ils sont réduits aux droits de l’individu. On se targue de liberté d’expression, mais celle-ci n’est qu’un leurre manipulé et borné au bénéfice d’un projet politique sous-jacent. On annone à longueur de médias sa conviction de devoir protéger la biodiversité, mais la diversité culturelle et humaine est constamment piétinée. On nous assomme avec « le monde d’après », mais on n’a rien de sérieux à proposer que relancer la consommation, comme avant, ou plus, « parce que c’est vital ».

            Et plus la société « républicaine » devient liberticide, intolérante, autoritaire, plus elle accuse les autres de racisme, nationalisme, communautarisme et séparatisme. Et les médias entonnent le même chant officiel. Le ridicule ne tue pas.

            On veut bien des Noirs à la télé, mais il faut qu’ils s’habillent à notre mode, qu’ils déversent le discours officiel et convenu, qu’ils n’aient pas d’accent (eux non plus).

            Monsieur Balzac, vous auriez pu étoffer le chapitre politique de votre « Comédie humaine ». Rien ne semble changer depuis la nuit des temps, ou si peu.

            Aller dans la lune, valider le mariage homo, est peut-être suffisant pour être contemporain, mais cela ne suffit assurément pas pour être moderne. On se glorifie d’avoir aboli l’esclavage, mais, pour notre confort, on entretient l’esclavage industriel des travailleurs du sous-continent indien.

            Décidément, Monsieur Balzac ; « la comédie humaine », elle va durer jusqu’à quand ?

                                                                             Jacme Pince

                                                                             Le 1^er septembre 2020

Une brève pour finir :

            Les chinois interdisent l’apprentissage du mongol, dans les écoles de Mongolie Intérieure et le remplace par le mandarin.

            Ce n’est pas l’État français qui protestera puisque le principe est appliqué en France depuis fort longtemps. Et puis, nous avons toujours quelques airbus à vendre au nom de la fameuse relance, croissance, etc… alors vous comprenez bien que le Mongol…